Salie Thiam, défenseuse sénégalaise des droits des femmes lors du PIFDH 2017 d’Equitas à Montréal, au Canada
Il y a 70 ans, en 1948, les Nations unies adoptaient la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) – ce document de 30 articles précise les droits fondamentaux des individus, promeut la dignité humaine et l’égalité, et vise à mettre fin à la discrimination sous toutes ses formes.
La DUDH a été rédigée collectivement par des personnes issues des quatre coins du monde, notamment John Humphrey , cofondateur d’Equitas. Les droits mis en valeur dans la DUDH correspondent à ceux qu’Equitas s’emploie quotidiennement à protéger par ses programmes d’éducation aux droits humains .
Du début à la fin, la DUDH englobe tous les fondements de l’inclusion sociale, de la sécurité et de la liberté. Pour souligner ce 70e anniversaire , Equitas a décidé d’examiner dans quelle mesure un mouvement en particulier, celui des droits de la femme, a progressé au cours des sept dernières décennies.
Les droits de la femme depuis 1948
En 1949, un an seulement après la publication de la DUDH, la Corée du Sud et Israël accordent le droit de vote à leurs citoyennes. Peu de temps après, d’autres pays emboîtent le pas : la Colombie en 1954, le Paraguay en 1961, l’Iran en 1963, la Suisse en 1971, la Jordanie en 1973, le Nigéria en 1976 et le Koweït en 2004. C’est également en 1949 que la publication du livre « le Deuxième sexe » de l’auteure française Simone de Beauvoir provoque une importante prise de conscience relativement au genre.
(credit: https://www.brainpop.com/socialstudies/womenshistory/ )
En 1955, Rosa Parks est arrêtée pour avoir courageusement refusé de céder sa place à un homme blanc dans un autobus. Cette arrestation entraîne une année de manifestations et ultimement la fin de la discrimination raciale dans les autobus parce que cette dernière est jugée inconstitutionnelle.
(credit: https://www.biography.com/people/rosa-parks-9433715 )
En 1963, la loi sur l’égalité des rémunérations (Equal Pay Act ) est adoptée en Amérique. Dès lors, les employeurs sont tenus de verser à leur personnel un salaire égal pour un travail équivalent. Cette loi a contribué à mettre fin à la discrimination fondée sur la race, le lieu d’origine, la religion et le genre.
(credit: http://difficultdiscussion.com/index.php/2017/10/27/equal-pay-act/ )
En 1973, l’arrêt Roe v. Wade rendu par la Cour suprême américaine reconnaît et protège la vie privée de la femme ainsi que son droit à l’avortement.
(credit: https://www.liveaction.org/news/roe-v-wade-movie-abortion/ )
En 1975, dans le cadre de l’Année internationale de la femme, l’ONU organise une première Conférence mondiale sur les femmes qui se tient à Mexico, au Mexique. Cette conférence est la première entièrement consacrée aux problématiques féminines. Après l’événement, l’ONU planifie des rencontres de suivi afin d’évaluer le progrès de l’égalité.
Quelques années plus tard, en 1979, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Surnommée « La Déclaration internationale des droits de la femme », la CEDEF présente une définition claire de la discrimination à l’égard des femmes et force les États parties à éradiquer la discrimination fondée sur le genre.
En 1995, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes sous l’égide de l’ONU se tient à Beijing, en Chine. Des thèmes comme la pauvreté, l’inclusion économique et la violence fondée sur le genre sont abordés. L’événement suscite beaucoup plus d’intérêt que prévu. En effet, 17 000 personnes et 30 000 militantes et militants y prennent part. C’est au cours de cette conférence qu’Hillary Clinton déclare que les « droits des femmes sont des droits humains » – le mouvement féministe en fait alors instantanément l’une de ses devises. C’est également au cours de cette conférence que sont adoptés la « Déclaration et le Programme d’action de Beijing ».
Depuis 2017, les femmes constituent la majorité aux parlements du Rwanda et de la Bolivie.
(credit: http://www.unwomen.org/-/media/headquarters/attachments/sections/library/publications/2017/femmesenpolitique_2017_english_web.pdf?la=en&vs=1123 )
Également, en 2017, la Marche des femmes sur Washington à laquelle participent de nombreux pays devient la plus grande manifestation internationale de l’histoire en soutien aux droits de la femme.
(credit: https://www.nytimes.com/2017/01/21/us/womens-march.html )
Autonomisation des femmes et des filles grâce à l’éducation aux droits humains
Au cours des soixante-dix dernières années, des femmes sont devenues présidentes et premières ministres dans de nombreux pays; certaines se sont lancées en politique, d’autres sont devenues astronautes ou ont occupé un siège à la Cour suprême. Ce sont ces femmes, parmi bien d’autres, qui nous ont ouvert la voie et nous ont permis d’avancer.
Bien que de grands progrès aient été réalisés, il reste encore beaucoup de travail à accomplir en ce qui concerne la quête de justice sociale à l’échelon mondial. Le but est que les femmes de partout bénéficient des mêmes normes en matière d’égalité et de liberté, c’est-à-dire jouir des mêmes droits que les hommes qui détiennent plus de privilèges en raison de leur statut social. Par ses programmes d’éducation aux droits humains, Equitas contribue à l’autonomisation des femmes et des filles .
Durant les trois semaines de notre Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) , des militantes et militants des droits humains de partout dans le monde découvrent comment devenir plus efficaces dans leur travail en prenant part à des ateliers et à des activités avec d’autres participantes et participants. Cette année, le PIFDH offre deux ateliers : « Explorer l’égalité de genre » et « Croyances et discrimination personnelles », au cours desquels il sera possible d’aborder les inégalités entre les genres, d’amorcer un dialogue sur comment réduire ces inégalités, et de discuter de l’importance de l’intersectionnalité.
Cette année, plusieurs des participantes et participants au PIFDH travaillent étroitement avec les femmes et les filles dans leur pays. Ces gens défendent les droits de la femme dans des régions dangereuses, offrent aux femmes et aux filles des outils pour les protéger et les autonomiser, et sèment l’idée qu’elles sont capables de réaliser leurs objectifs. Parmi ces gens, certains travaillent auprès des femmes autochtones, d’autres avec les jeunes, ou encore avec des femmes de tous âges et de tous horizons. Bien que leur groupe cible soit spécifique, les éducatrices et éducateurs en droits humains ont le même but ultime : faire avancer les droits de la femme.
Leur présence au PIFDH leur permettra d’enrichir leur parcours en acquérant des outils en matière d’éducation aux droits humains qu’elles et ils, une fois de retour au pays, pourront utiliser dans leur travail et aussi transmettre dans la communauté. Grâce à leurs acquis, ces éducatrices et éducateurs en droits humains seront en mesure de former d’autres militantes et militants sur les des droits de la femme, d’amplifier leur propre influence et surtout de renforcer la conscience sociale quant à une meilleure compréhension et à un plus grand respect des droits de la femme.
Lorsque nous revisiterons les étapes marquantes liées à l’histoire des droits de la femme à l’occasion du prochain anniversaire de la Déclaration, nous espérons trouver une société globale qui prône les mêmes valeurs que la DUDH, Equitas et notre PIFDH annuel.
Pour prendre part à la discussion mondiale sur les droits humains, allez au http://www.standup4humanrights.org/fr/ et utilisez le hashtag #StandUp4HumanRights sur les médias sociaux.
Information puisée dans les sites ci-après :