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Mobiliser les jeunes pour la résolution du conflit en Ukraine

ROMAN KOVAL – UKRAINE

 

Cette histoire fait partie de la série Nous sommes le changement en droits humains pour célébrer le 50e anniversaire d’Equitas (#Equitas50). Tout au long de l’année 2017, découvrez les histoires de 50 défenseur-e-s des droits humains. Ce ne sont là que quelques leaders parmi des centaines qui, avec l’appui d’Equitas, changent des vies à travers le monde par l’éducation aux droits humains.

 

 

L’Ukraine a gagné son indépendance en 1990, suite à la dissolution de l’Union soviétique, mais a longtemps lutté pour prendre sa place parmi les démocraties occidentales. Alors que le pays allait devenir membre de l’Union européenne, les vestiges de l’ancien système totalitaire soviétique perduraient, les citoyens disposaient de moyens limités pour la participation civique et beaucoup de parties prenantes avaient peu de raisons de changer. La situation semblait mûre pour qu’un conflit éclate. Dans ce qui est devenu la Révolution de la dignité en 2014, la violence a éclaté entre les factions cherchant des liens plus forts avec l’Europe et ceux qui continuent à s’identifier avec la Russie. Sans un moyen d’exprimer des opinions et de travailler ensemble à la recherche de solutions pacifiques, l’Ukraine restera inévitablement une poudrière. 

Roman Koval de l’Institute for Peace and Common Ground (IPCG), anciennement le Ukrainian Center for Common Ground, a choisi l’approche participative dans la résolution de conflit comme voie pour une société civile non violente.  Médiateur d’expérience, Roman a commencé à collaborer avec Equitas dans le cadre de son programme d’éducation aux droits humains en tant qu’animateur pour le Programme international de formation en en droits humains (PIFDH) en 2002. Il connaissait bien l’approche participative du programme qui valorise l’expérience de toutes les parties prenantes comme contribution à la première étape critique d’une éducation efficace. Une fois l’expérience passée en revue, les problèmes sont identifiés en collaboration. Ainsi, les participants peuvent acquérir de nouvelles connaissances et approches théoriques, pratiquer et tester de nouvelles compétences dans les activités de groupe et développer des actions en commun. Le processus se poursuit d’après un modèle interactif.  

« Parvenir à une société démocratique libre et ouverte nécessite beaucoup de changements », dit Roman. « Je suis devenu rapidement convaincu que pour contribuer à la résolution de conflit en Ukraine, l’éducation était le bon modèle à utiliser, parce que les gens sont plus susceptibles de capter de nouvelles approches et connaissances quand ils participent activement dans le processus d’apprentissage ».  

Depuis 2002, IPCG a mis sur pied un réseau d’experts en résolution de conflit, de facilitateurs de dialogue avec d’autres organisations partenaires pour offrir des médiations interculturelles au sein des communautés, des cercles de dialogue, des efforts de développement organisationnel et une formation dans 17 régions d’Ukraine. Les résultats ont été constants et efficaces : des protocoles d’entente entre les organisations locales, des amendements visant à institutionnaliser les approches participatives pour la résolution de conflit, tandis que les communautés cherchent à renommer les rues reflétant l’ancien régime soviétique, à intégrer les personnes déplacées des régions orientales et à supporter les ex-combattants. 

Intégrer les jeunes 

En outre, l’IPCG a ciblé le système de justice des mineurs et les écoles pour l’introduction de méthodes de justice réparatrice qui pourraient renforcer la responsabilité civique et la participation.

« Si vous voulez changer l’approche sociétale globale de la résolution de conflit et promouvoir la démocratie participative, vous devez commencer par les enfants … Les enfants sont plus réactifs, moins cyniques, plus ouverts d’esprit et ils comprennent le bon sens plus que les adultes ». 

Au cours de la dernière décennie, la délinquance juvénile a persisté : malgré des approches strictes et punitives, plus de 35 000 mineurs ukrainiens ont été arrêtés pour diverses infractions en 2011, y compris des vols à main armée, des agressions et des meurtres. Dans les écoles pilotes dotées d’administrateurs favorables, l’organisation de Roman a identifié des jeunes leaders qui avaient déjà des aptitudes à résoudre des conflits et qui exprimaient le désir de devenir des médiateurs. À mesure que ces jeunes développaient des compétences participatives en matière de résolution de conflit, ils ont vu l’efficacité de ce modèle et sont devenus des ambassadeurs enthousiastes. « Certains des meilleurs médiateurs que je connais sont d’anciens jeunes médiateurs », dit Roman. 

Grâce à l’initiative « Centre scolaire pour un terrain d’entente », IPCG a réussi à mobiliser plus de 300 écoles participantes, qui signalent une réduction substantielle de la délinquance juvénile et des conflits violents. Le rendement scolaire des élèves, la coopération interpersonnelle et l’estime de soi se sont également améliorés. Le ministère ukrainien de l’Éducation et des Sciences et le ministère de l’Intérieur recommandent ce programme comme un outil efficace pour prévenir la délinquance juvénile, la violence, les mauvais traitements et la criminalité.  

Parmi les plans ambitieux de l’IPCG pour l’avenir, il y a l’expansion de la résolution participative des conflits et de la justice réparatrice dans d’autres écoles, dans la justice juvénile du pays et dans l’ensemble du système juridique. Le travail de l’organisation a été reconnu par la Cour suprême du pays, le Bureau du Procureur général et 10 instituts de formation policière. De plus, l’organisation continue de développer des dialogues dans les communautés, la résolution participative de problèmes et la formation en leadership, ainsi que le réseau de 17 organisations partenaires à l’échelle de l’Ukraine. 

Malgré les problèmes politiques et sociaux persistants de son pays, Roman voit un avenir prometteur et démocratique pour l’Ukraine grâce à la résolution participative des conflits. « Les êtres humains ne sont pas des morceaux d’équipement que vous pouvez démonter et remonter comme vous le souhaitez. Les êtres humains doivent s’organiser par l’autoréflexion et l’autodéveloppement. Si vous voulez réaliser le changement, vous devez organiser une atmosphère de participation respectueuse dans laquelle chacun a sa voix. La sécurité et la confiance sont nécessaires pour s’assurer que tout le monde est intégré dans le processus d’une façon égale. Nous aidons les gens à trouver leurs propres solutions plutôt que de fournir des réponses ».  

 


ROMAN KOVAL – Ukraine
Président du conseil d’administration, Institute for Peace and Common Ground (IPCG), Ukraine 
Animateur de formations pour le Programme international de formation en droits humains, Equitas, 2002 


Histoire rédigée par Laura A. Long, Evermore Legacieswww.evermorelegacies.com

 

Le Programme international de formation aux droits humains d’Equitas est en partie réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

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