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Diriger Equitas pour en faire le centre international d’éducation aux droits humains 

RUTH SELWYN – Montréal, Canada

 

Cette histoire fait partie de la série Nous sommes le changement en droits humains pour célébrer le 50e anniversaire d’Equitas (#Equitas50). Tout au long de l’année 2017, découvrez les histoires de 50 défenseur-e-s des droits humains. Ce ne sont là que quelques leaders parmi des centaines qui, avec l’appui d’Equitas, changent des vies à travers le monde par l’éducation aux droits humains.

 

Ruth Selwyn a bâti sa longue et impressionnante carrière sur le désir de promouvoir la justice sociale dans un milieu de travail ayant pour valeur l’équité. Elle a grandement contribué à la justice sociale et à l’égalité au Canada et partout dans le monde, et plus que jamais dans son rôle de directrice générale d’Equitas (anciennement connu sous le nom de Fondation canadienne des droits de la personne – FCDP).

Comment en est-elle arrivée là? L’intérêt de Ruth pour la justice sociale est né de ses valeurs familiales et de son mode de vie. Déjà petite fille, elle faisait du bénévolat auprès d’un foyer pour personnes âgées (alors appelé « maison de vieillesse ») et s’est impliquée dans des activités antiapartheid à Londres, en Angleterre, où elle est née.

Plus tard, elle a travaillé pour un député travailliste. En 1957, elle décide d’émigrer au Canada, où elle rencontre son mari. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, Ruth, son mari et leurs trois enfants ont vécu à Antigua, aux Antilles et en Tanzanie. « C’était une expérience incroyable qui a changé nos vies. J’ai vécu et appris de la générosité de la population locale et j’ai particulièrement apprécié le partage de connaissances avec les femmes ».

Une fois de retour à Montréal en 1972, Ruth a travaillé au consulat général du Japon. Son travail consistait à appuyer le consul général et à coordonner la logistique des visites officielles et de groupes culturels à Montréal.

Ruth a ensuite rejoint l’équipe du Y des femmes de Montréal et a également agi comme membre du conseil d’administration. Comme elle le décrit, son mandat était « d’élaborer des programmes « féministes » lucratifs ». Après de nombreuses consultations, Ruth a élaboré des cours et ateliers pour le renforcement des compétences en milieu de travail. Cela a ensuite mené à la création du Management Center for Women, un programme reconnu ayant reçu plusieurs prix pour son innovation et son efficacité. Cette expérience a été, selon elle, très enrichissante : « Au cours de mes huit ans au ‘Y’, nous avons développé plus de 60 cours et séminaires en français et en anglais, animés par et pour les femmes, en utilisant l’approche participative. Lorsque je repense à tout ceci, je me rends compte que cette expérience a été fort utile pour mon travail à Equitas ».

En 1992, Ruth est devenue directrice générale de la FCDP (maintenant connu sous le nom d’Equitas). Elle était responsable de la gestion et du renouvellement des programmes et des activités de la FCDP ainsi que d’assurer un financement à long terme. Au début de son mandat, il n’y avait qu’un employé à temps plein, un second à temps partiel et une pile de boîtes dans le bureau. Inébranlable, Ruth a su mettre à profit sa capacité à faire beaucoup avec peu!

Depuis la création de la FCDP, soit 25 ans avant sa nomination comme directrice, les programmes adoptaient une approche traditionnelle. Le programme annuel de formation aux droits humains était conçu pour les étudiants canadiens en droit sous forme de séries de conférences pendant trois semaines. À cette époque, les facultés de droit n’enseignaient pas encore le droit international relatif aux droits humains et les programmes de la FCDP étaient donc d’autant plus pertinents.

Ruth a joué un rôle clé dans la transformation de la méthode pédagogique passant d’une approche traditionnelle à une approche axée sur les participants. Une telle transformation a ensuite donné naissance au programme phare de la FCDP, soit le Programme international de formation aux droits humains (PIFDH), à Montréal, au Canada. Le PIFDH était offert aux éducateurs des droits humains du monde entier et, à la fin des années 1990, il attirait déjà plus de 120 participants par année provenant de 60 pays. Parmi les nombreuses initiatives de Ruth, elle a entre autres mis sur pied un programme annuel où les familles canadiennes organisent des soupers avec les participants du PIFDH venant de partout dans le monde, afin de leur souhaiter la bienvenue et de favoriser le partage d’idées.

Ruth a également entamé des discussions avec la Ville de Montréal, qui ont ensuite mené à l’établissement d’un partenariat entre la Ville et Equitas. Ce partenariat a conduit à l’élaboration d’On ne joue pas avec les droits, un programme novateur qui permet aux enfants âgés de 6 à 12 ans d’avoir une meilleure compréhension des droits humains, du respect de la diversité et de la résolution pacifique des conflits. Elle a également développé des partenariats avec les communautés des Premières Nations, des organisations pour la défense des droits des femmes et des droits des personnes LGBTQI (lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer et intersexuées), des organisations d’éducation pour adultes, des écoles et des universités, des syndicats, des ONG internationales œuvrant pour les droits humains et des groupes communautaires.

Ruth considère la contribution du conseil d’administration comme étant essentielle. Les membres du conseil d’administration étaient dynamiques et dévoués, avec pour présidente, de 1990 à 1995, Pearl Eliadis, à qui l’on doit beaucoup du succès de l’organisation.

« C’était une grande aventure, mais nous étions animés par la conviction que lorsque les gens se rassemblent et travaillent collectivement pour un changement social positif, notre force s’en trouve décuplée ».

Ruth a apporté un esprit de collégialité dans sa façon de diriger Equitas. Elle accorde beaucoup du succès du programme de formation aux personnes talentueuses qui l’entouraient et à qui elle donnait un certain pouvoir décisionnel. « Je crois que pour qu’une équipe soit efficace, tout le monde a un rôle important à jouer. Bien que j’étais la « directrice », je ne dirigeais pas tout ».

« Lorsque j’ai commencé à travailler à Equitas, je rêvais de développer un réseau mondial d’éducateurs aux droits humains. Aujourd’hui, une décennie après ma retraite, je peux affirmer avec fierté qu’Equitas constitue le centre d’un réseau d’éducation aux droits humains et une organisation reconnue à l’échelle nationale et internationale ».

L’héritage de Ruth est aujourd’hui célébré par la mise sur pied de la bourse Ruth Selwyn pour la contribution à l’autonomisation des femmes et des filles. Cette bourse annuelle appuie une femme œuvrant pour les droits des femmes (travailleuses du sexe, violence envers les femmes, etc.) afin qu’elle participe au PIFDH à Montréal, au Canada.


Ruth Selwyn – Montréal, Canada
Directrice générale, Equitas, 1992-2004


Histoire rédigée avec la contribution de Patricia Post, Postwrites Personal Histories : postwrites@rogers.com
Membre de l’Association of Personal Historians

 

 

Le Programme international de formation aux droits humains d’Equitas est en partie réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

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