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Rendre la pareille : comment le co-animateur Kasun Pathiraja a mis à profit ses connaissances acquises au PIFDH au service de la consolidation de la paix et du changement social au Sri Lanka

Alors que Kasun Pathiraja revenait au Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) en tant que co-animateur, en quête d’une expérience différente du travail effectué dans son pays natal, il ne s’attendait pas à en apprendre autant des participants qu’il a contribué à former. En tant qu’ancien participant, les connaissances qu’il a acquises pendant le Programme lui ont permis de guider tout un groupe de défenseurs des droits humains, afin de les doter de meilleurs outils pour poursuivre leur travail. Cependant, Kasun considère qu’avoir vécu le PIFDH de l’autre côté a été une expérience personnelle enrichissante.

« C’est différent de vivre cette expérience en tant que participant ou en tant que co-animateur. Quand j’étais participant, tout était nouveau, que ce soient le savoir ou les compétences techniques, et surtout les instruments internationaux relatifs aux droits humains. Mais quand je suis revenu en tant que co-animateur, j’avais de l’expérience et des compétences, mais en même temps, c’était un groupe différent et donc pour moi, un apprentissage mutuel. J’ai beaucoup appris et par la même occasion, j’ai partagé mon vécu et les stratégies que j’ai mises en application dans mon propre contexte ».

Ayant grandi dans un environnement marqué par les clivages religieux et ethniques et ayant été témoin de la violence qui en résulte pendant la guerre civile sri-lankaise, Kasun a su reconnaître très tôt l’importance de l’éducation et du dialogue dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix. Alors qu’il étudiait à l’université, il s’est inscrit à des activités qui promouvaient la discussion et des relations amicales entre des étudiants de différentes communautés, ce qui a suscité son intérêt pour les droits humains. Par exemple, il a pris part à un programme appelé Dialogue interculturel, dans lequel des gens de plusieurs origines ethniques se rassemblaient et parlaient du conflit et de leurs perceptions et attitudes envers les autres communautés. À travers ces échanges, les étudiants s’intéressaient aussi aux causes profondes des préjugés, des stéréotypes et des tensions.

Ces connaissances se sont avérées utiles dans le travail de Kasun comme dans son organisation, l’International Centre for Ethnic Studies (ICES), partenaire d’Equitas au Sri Lanka, qui développe des programmes pour aider à accroître la résilience face à l’extrémisme et à la haine. Par exemple, dans un programme créé en 2013, alors que l’extrémisme religieux atteignait son sommet et recevait le soutien ouvert du gouvernement, ils ont utilisé plusieurs types de médias, notamment des dessins animés et des films, pour créer un espace de dialogue.

« Les gens étaient assez polarisés et il n’y avait pas d’espace pour que les mythes et préjugés soient déconstruits. Nous avons donc utilisé ces outils pour les aider à se rassembler dans un environnement non-violent. Dans un premier temps, ils se sont rencontrés entre groupes religieux mono-ethniques. Puis, lorsque nous avons eu la confirmation qu’ils avaient un intérêt à découvrir le point de vue des autres, nous les avons réunis et nous avons pu faire en sorte qu’ils passent le message à certains décideurs dans leurs propres communautés et même dans leurs écoles. Ces communautés qui, au début, avaient beaucoup de haine et d’images négatives envers les autres, ont finalement promu des valeurs de pluralisme, de respect, de l’égalité dans les relations interreligieuses ».

Grâce à ces activités, beaucoup des groupes avec lesquels il avait travaillé ont organisé leurs propres activités de consolidation de la paix et de coexistence.

Alors que l’ICES travaille sur la résolution de conflit principalement à travers le dialogue et les réflexions, ce n’est que lorsqu’il a participé au PIFDH en 2014 que Kasun a compris l’influence importante de l’approche basée sur les droits humains sur son travail. Selon lui, le programme lui a donné une autre perspective sur la résolution de conflit, alors qu’il remarquait des violences systématiques des droits humains dans ses recherches.

Après avoir participé au PIFDH, Kasun a commencé à s’engager dans les projets d’éducation aux droits humains organisés par Equitas dans son pays. Ces initiatives visent à nouer le dialogue avec des groupes de personnes de tout milieu, notamment des chefs religieux, des représentants de la société civile et du gouvernement, et les aident à intégrer une approche basée sur les droits humains dans leur travail. Dès 2014, il a animé des ateliers de renforcement des capacités portant sur les approches et outils de l’atténuation du conflit et de l’éducation aux droits humains pour les enfants, qui sont, selon lui, une des réponses aux tensions importantes au Sri Lanka.

« Une des causes principales de l’intolérance au Sri Lanka est le système éducatif. Les enfants n’ont pas l’occasion d’apprendre la culture des autres religions et communautés. Pour répondre à cela, nous avons travaillé sur un projet d’écoles du dimanche et d’éducateurs scolaires, et nous les avons initiés à la trousse On ne joue pas avec les droits, pour qu’ils intègrent les valeurs d’égalité, de dignité, de respect à travers des activités interactives. Cela leur ouvre la voie à une interaction plus respectueuse avec les autres et cela construit de nombreuses amitiés, ce qui diffère des récits quotidiens qu’ils voient dans les médias populaires ou qui sont relayés y compris par leurs pairs ».

En dépit du fait qu’il ait déjà animé plusieurs programmes de formation, Kasun a candidaté cette année comme co-animateur au PIFDH pour élargir ses horizons et profiter d’une expérience internationale. Il a accordé une grande valeur aux paroles des participants et des animateurs qui ne travaillaient pas exclusivement sur les enjeux et le contexte sri-lankais.

« Je savais qu’il y avait beaucoup d’autres enjeux et de témoignages forts chez les participants. Je voulais plus de compétences et de talents qui impliquent de s’intéresser à un large spectre de questions relatives aux droits humains. C’est ce qui m’a motivé à venir ici. Je voulais aller plus loin ».

Par Elyette Levy, stagiaire en communications à Equitas