Christoph Ndouye, ayant récemment participé au 39e Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) d’Equitas, travaille pour améliorer les conditions de vie des réfugiés au Sénégal.
Christoph a été chargé de programme pour Dynamique de Paix en Casamance pendant trois ans avant de rejoindre La Caritas où il travaille comme animateur de projet. Son rôle est d’aider les réfugiés à réintégrer leurs anciens villages, après leur retour de Gambie, où ils ont fui pendant des périodes variables au cours du conflit en Casamance. « Même si c’est pas exactement comme avant, qu’ils puissent au moins se sentir chez eux et non étrangers », dit Christoph, ajoutant que leurs conditions de vie en Gambie n’étaient pas bonnes. Le projet vise à fournir une assistance financière et des formations sur l’hygiène, l’assainissement, la cohésion sociale, la bonne gouvernance et le leadership pour les comités de gestion qu’ils établissent au sein de chaque communauté.
En partenariat avec Catholic Relief Services (CRS), Christoph explique que la Caritas a facilité un projet d’urgence et de sauvetage qui est aussi venu en aide aux communautés réfugiées. Selon leur site internet, CRS aide « les gens à obtenir les outils et compétences dont ils ont besoin pour gérer leur propre réhabilitation. Nos projets tirent parti des systèmes locaux pour assurer un succès à long terme ». Le projet privilégie tout particulièrement l’accès au logement, le droit à la paix et le droit à un environnement sain.
Après avoir expliqué que de nombreux villages manquaient d’accès aux toilettes et aux douches, Christoph souligne qu’une grande partie du projet de La Caritas se concentre sur leur construction. « Vous imaginez ? Ils font leurs besoins à l’air libre ! Pendant l’hiver ! Vous voyez la façon, la possibilité de contracter des maladies ? »
Le Programme International de Formation aux Droits Humains (PIFDH)
Christoph, qui a entendu parler du programme par son ancien responsable Henri Ndecky (qui a participé au programme en 2015), retient surtout du PIFDH son approche participative. L’approche était simple, mais particulièrement efficace. Plutôt que d’avoir une seule personne qui enseigne à un groupe, les participants sont encouragés à apprendre les uns des autres. Le facilitateur fournit le cadre, mais les participants construisent le contenu. En permettant que ces discussions se tiennent dans un espace sûr, on peut sensibiliser les gens sur des réalités auxquelles ils n’ont parfois jamais été confronté autrement. « Au cours de ces échanges-là, il y a beaucoup de choses apprises », note Christoph. « Pour moi, c’est un moment très intense de partage. Ça, c’est important pour moi. Ça me semble être l’une des choses que j’ai le plus aimé ».
L’approche a permis à Christoph d’interagir pour la première fois avec des membres de la communauté LGBTQI+. « Ça ne fait pas partie de ma culture, donc j’ai eu simplement un accès élémentaire, quand je parle de la question des LGBTQ », dit Christoph. « Je n’ai jamais imaginé que j’aurai la chance de rester avec une trans ou un trans et échanger avec elle ou lui ».
L’approche participative n’est que l’un des nombreux concepts que les participants ramènent avec eux à la fin du PIFDH. « Aussi, l’intégration de l’approche genre », raconte Christoph. « Ici, il y a l’idée de l’approche genre. Quand on commence à former les comités, on pense automatiquement, il doit y avoir des femmes, des jeunes… Mais comment maintenir ces derniers ?Quel est le rôle de chacun de ces derniers qui constituent le groupe qui mettraient son expérience au profit du développement, au profit un peu de la culture des droits de l’homme, des droits humains ? Pour moi, ça reste un élément qui, à partir du PIFDH, à partir de ce tout ce que j’ai appris, je vais mettre l’accent de sorte à pouvoir à aider un peu l’équipe à améliorer notre travail au niveau de la base ».
Christoph s’engage avec tout son cœur dans son travail, puisqu’il est toute la semaine auprès des communautés réfugiées et ne revient chez lui que les fins de semaine.
« C’est la dignité humaine », souligne Christoph. « Je conçois un peu ce principe de la relativité – c’est le principe qui explique que je ne peux vivre seul. Je vis parce que les autres existent. Et si l’un s’en sort bien – si nous pensons par exemple à un ami proche, un parent, un jeune vivant une situation difficile, pourquoi est-ce qu’on ne l’aide pas à améliorer cette situation ? Je ne suis certainement pas épargné. Un beau jour, ça serait mon tour. Je ne le souhaite pas, [mais] dès que j’ai l’occasion [d’aider], c’est ce que je fais ».
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Equitas travaille actuellement avec des partenaires au Sénégal pour encourager la participation des femmes, des filles et des jeunes. Notre travail vise à permettre aux membres de la communauté de mieux connaitre leurs droits, d’agir pour combattre la violence, de faire progresser l’égalité des genres et de renforcer le respect des droits humains.
Saviez-vous que les enfants sans acte de naissance sont empêchés de poursuivre leurs études dès le niveau secondaire au Sénégal ? Avec plus d’un quart des naissances non enregistrées pour les enfants de moins de 5 ans, Equitas et ses partenaires sensibilisent les parents et collaborent avec les autorités scolaires et municipales pour améliorer l’accès aux centres d’enregistrement de l’état civil pour assurer l’éducation pour toutes.
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Par Katelyn Thomas, stagiaire en communications 2018 – Equitas