Montréal- En Tanzanie, la proportion de députés femmes au parlement est passé d’environ 20% en 2000 à environ 40% en 2010. Une avancée surprenante en matière des droits de la femme si on se limite à regarder les chiffres. Mais selon Francesca Matay, directrice de Tanzania Women of Impact Foundation (TAWIF), une organisation locale qui travaille sur les droits des femmes en Tanzanie, il faut aller au delà des chiffres pour comprendre la situation des femmes dans son pays. “Je suis contente de voir plus de femmes au parlement mais malheureusement la grande majorité d’entres elles est arrivée au parlement par népotisme. De toute manière, ces chiffres ne reflètent pas la situation de la femme tanzanienne » explique Francesca. La concentration du travail aujourd’hui n’est pas d’augmenter le nombre des femmes en politique mais plutôt d’autonomiser les femmes et de leur donner les capacités de demander elles mêmes leurs droits. « Nous ne devons pas faire les choses à leur place » souligne Francesca. Voici un aperçu de la situation réelle des femmes en Tanzanie décrite par Francesca : Seulement 15% de la population a accès à l’eau potable. Pour se procurer de l’eau potable, les femmes doivent donner leurs corps en échange d’un peu d’eau pour la famille. Beaucoup d’entres elles ne savent pas qu’elles ont droit à l’eau. Dans la même lignée, des femmes subissant des violences conjugales refusent de porter plainte ou même de quitter le domicile familial. N’étant pas financièrement indépendantes, elles ont besoin de leur mari pour se nourrir. Face à cette situation, leurs droits ne sont pas vraiment une de leurs priorités. Francesca et son organisation apportent d’abord une aide légale à ces femmes mais le but final est d’autonomiser les tanzaniennes à travers notamment une éducation aux droits humains. Suite à cette éducation, les femmes seront plus fortes pour demander des changements à leur gouvernement mais aussi à devenir elle-même des agentes de changement positif dans leurs communautés. C’est la que le travail d’Equitas intervient. « À travers cette formation internationale aux droits humains, j’ai appris comment construire une culture des droits humains, j’ai acquis de nouvelles connaissances mais aussi des outils pour les mettre en œuvre » explique Francesca. De plus, la diversité des participants a été très enrichissante pour moi, Il ya dans le monde des pays où la situation des femmes est pareille qu’en Tanzanie » ajoute Francesca qui pense à une possibilité de travail en commun avec d’autres défenseurs des droits humains. C’est en rencontrant des personnes comme Francesca que nous prenons espoir : la situation des femmes dans le monde va changer. Nous savons désormais que nous sommes sur le bon chemin! Par Nour Awaiss, Chargée des communications à Equitas