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Collaborer pour l’autonomisation des femmes marginalisées et à risque en Tanzanie

AGINATHA RUTAZAA — Tanzanie

 

Cette histoire fait partie de la série Nous sommes le changement en droits humains pour célébrer le 50e anniversaire d’Equitas (#Equitas50). Tout au long de l’année 2017, découvrez les histoires de 50 défenseur-e-s des droits humains. Ce ne sont là que quelques leaders parmi des centaines qui, avec l’appui d’Equitas, changent des vies à travers le monde par l’éducation aux droits humains.

 

Lorsque son mari est décédé en 1993, Aginatha Rutazaa s’est retrouvée seule pour élever ses deux filles. Elle savait que c’était à elle et à ses filles de décider ce qu’elles voulaient accomplir et qu’elles devaient travailler ensemble pour y parvenir. « Il n’y avait personne d’autre pour m’aider. J’y suis parvenue seule en travaillant dur ».

Aginatha enseignait la chimie au lycée. Elle s’est vite rendu compte que le système scolaire ne protégeait pas les droits des filles et qu’elles n’étaient pas en mesure de se défendre. « En tant que veuve, j’étais plus portée à m’intéresser à ces enjeux », dit-elle. « J’ai vu ce qui se passait et j’ai voulu faire quelque chose pour favoriser leur autonomisation. J’ai donc décidé de retourner à l’université pour obtenir mon diplôme de maîtrise en développement économique communautaire ».

Puisqu’elle devait continuer à travailler pour subvenir aux besoins de ses filles, Aginatha a choisi d’effectuer son mémoire de maîtrise près de la maison. Elle a travaillé auprès de femmes à risque au sein de sa communauté afin de mieux comprendre les défis auxquels elles sont confrontées quotidiennement.

Un certain nombre de femmes ont été infectées par le VIH / sida par leurs maris et ont été expulsées de leurs communautés. La plupart d’entre elles vivaient au jour le jour, faisant tout ce qui était en leur pouvoir pour générer des revenus afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Elles ne connaissaient ni leurs droits ni ce qu’elles pouvaient faire pour obtenir justice.

Après avoir participé en 2009 au Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) d’Equitas à Montréal, au Canada, et de nouveau en 2013 en tant que co-animatrice, Aginatha a pris conscience qu’elle devait changer d’approche si elle souhaitait aider les femmes dans le besoin. « Le programme a réuni des participants venus du monde entier. Nous avons discuté des problèmes et des défis auxquels nous faisions face à la maison », dit-elle. « Cela a renforcé chez moi l’idée selon laquelle nous avons tous des droits humains indépendamment de qui nous sommes ou d’où nous venons et nous avons l’obligation de défendre ces droits. Le programme m’a donné les outils et la confiance nécessaire pour évoluer professionnellement ».

Une fois de retour chez elle, Aginatha a donc quitté son emploi et a mis sur pied une organisation œuvrant en développement communautaire, appelé Tusonge — un mot en Swahili qui signifie allons de l’avant. « J’avais besoin d’avoir la liberté de travailler auprès des femmes à l’échelle locale, dans les communautés », dit-elle.

« Je souhaitais aider les femmes à voir les choses différemment, à connaître leurs droits et à réaliser leur plein potentiel. Je ne voulais pas qu’elles se sentent humiliées du fait d’être discréditées par leurs partenaires, leurs communautés ou certaines pratiques culturelles ».

En offrant des ateliers, Aginatha a conseillé les femmes sur leurs droits et leur a montré à développer des plans d’affaires, à démarrer des cercles de crédit d’entraide et à trouver leur voix. Puis, les choses ont commencé à changer. Les femmes sont passées de citoyennes marginalisées et de deuxième classe à des femmes autonomes qui gèrent aujourd’hui des entreprises viables et rentables.

  • Yusta Kimario, veuve et mère de trois enfants, a augmenté ses ventes de poisson et a ainsi pu déménager d’une maison de boue à une maison moderne, nouvellement construite et à l’énergie solaire.
  • Agness Kambi, qui vendait des frites aux élèves, gère aujourd’hui une entreprise de transport de motocyclettes. Grâce aux profits générés, elle a aussi ouvert un salon de coiffure.
  • Aishi Maimu a mis sur pied un commerce de volailles. Aujourd’hui, elle est la principale fournisseuse d’œufs dans sa communauté.
  • À quatre-vingt-deux ans, Mary Jacob a amélioré ses connaissances et ses compétences en tenue de registres. Avec le profit qu’elle a tiré de son commerce de produits laitiers, elle a pu construire une maison moderne pour elle et ses petits-enfants — ce qu’elle n’aurait jamais envisagé à son âge.
  • Il y a également 33 femmes qui font partie de Tusonge et qui possèdent des terres et des titres de propriété. Dans un pays dicté par une culture où seuls les hommes peuvent posséder une propriété ou une entreprise, c’est une grande avancée.

Depuis que Tusonge a vu le jour, plus de 750 personnes ont bénéficié directement de ses services. Parmi celles-ci, 76 sont des hommes ayant demandé à rejoindre l’organisation après avoir pu constater les retombées. Ils ont vu la différence qu’elles faisaient au sein de leurs communautés en termes de moyens de subsistance, de statut socio-économique et de soutien des familles en matière de santé et d’éducation.

« Compter parmi nous des modèles et des ambassadeurs masculins est très important, car les hommes auront plus tendance à les écouter. Ils pourront leur faire comprendre qu’il est grand temps de changer et que nous pourrons tous en profiter si les hommes et les femmes progressent ensemble ».

 


AGINATHA RUTAZAA — Tanzanie
Fondatrice et directrice générale de Tusonge

Participante au Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) d’Equitas, 2009; Co-animatrice du PIFDH, 2013

* Elle est l’une des pionnières de l’association des anciens participants d’Afrique de l’Est. Son organisation a récemment accueilli le 4e EAHRP auquel ont participé plus de 157 défenseurs des droits humains de la Tanzanie, du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, du Sud-Soudan et de la Somalie.


Histoire rédigée par Marnie Hill Communications, Life Story Writers
Membre de l’Association of Personal Historians

 

 

Le Programme international de formation aux droits humains d’Equitas est en partie réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.

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