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40 ans de droits humains: L’égalité de genre du passé au présent

En 1979, John Humphrey, le co-fondateur d’Equitas et co-auteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, organisait, dans son chalet sur l’île du Prince-Édouard, un projet personnel ayant pour but d’enseigner les droits humains. Quarante ans plus tard, le Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) se voit accueillir quelque 100 participants chaque année, créant une communauté internationale de plus de 4 300 défenseuses et défenseurs des droits humains, et a apporté un progrès marquant dans la lutte pour les droits humains dans des centaines de communautés dans le monde.

 

Le 40e anniversaire du PIFDH se veut aussi une célébration du travail des défenseuses et défenseurs des droits humains. Afin de souligner les changements sociaux qu’elles et ils ont inspirés, voici un aperçu de l’évolution des mouvements internationaux pour les droits humains au courant des 40 dernières années, particulièrement ceux qui protègent l’égalité de genre et les droits des personnes LGBTQI.

 

Égalité de genre

Peu après l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en 1979, plusieurs états commencent à cibler les problèmes d’égalité de genre. Durant les années 80, lors du début de la troisième vague du féminisme, la vaste majorité des pays du monde ont accordé aux femmes le droit de vote. C’est donc à cette époque que le combat pour les droits des femmes commence à se répandre et prendre de l’importance.

 

Au début des années 80, les universités de plusieurs pays commencent à intégrer des théories féministes et des cours d’études sur les femmes à leurs curriculums, contribuant à la sensibilisation des étudiantes et des étudiants aux problèmes auxquels les femmes font face et faisant avancer la cause de l’égalité. Grâce à une meilleure inclusion des femmes dans les domaines de l’éducation et sur le marché du travail, la période entre les années 60 et 90 a vu un important changement dans l’écart salarial entre les sexes, soit un déclin de 65% à 30%. Les années 80 ont également été marquées par le début d’une hausse de plus en plus rapide du niveau d’alphabétisation des femmes autour du monde, avec un taux qui rattrape lentement celui des hommes. La représentation politique des femmes augmente également de 18 à 24% dans les dix dernières années, ce qui nous ramène plus près de la parité.

 

Avec des lois matrimoniales et reproductives plus libérales arrive une hausse de l’âge moyen de mariage autour du monde de trois ans entre les années 1970 et 2010, passant de 21.8 à 24.7, en plus d’un déclin de 42% du taux de mortalité relié aux avortements durant les années 90. La popularisation du misoprostol, un médicament peu cher utilisé pour provoquer des terminaisons de grossesses, a également augmenté la sécurité des procédures clandestines d’avortement, surtout dans les pays en voie de développement.

 

Malgré les avancées qu’a connues le mouvement des droits des femmes dans les dernières décennies, plusieurs obstacles persistent et on assiste à des retours en arrière sur dans des domaines que l’on croyait acquis. Dans les dernières années, le mouvement #MoiAussi a mis en lumière les problèmes d’abus et de harcèlement sexuel. Cependant, il s’agit de domaines très controversés qui se sont peu améliorés à travers le temps: les cas de violence sexuelle sont encore énormément sous-déclarés et sous-condamnés, ce qui a pour effet de renforcer la culture globale de violence contre les femmes et l’inégalité entre les sexes. Dans les dernières semaines, le progrès amené aux droits reproductifs des femmes a été renversé par la décision de la part de plusieurs états des États-Unis de criminaliser l’avortement. De nombreux débats sur le sujet ont été ouverts partout dans le monde, malgré que l’avortement soit encore illégal dans une majorité des pays. Au cœur de ces débats se trouve le caractère de droit fondamental que devrait représenter le droit à l’avortement.

 

Droits des personnes LGBTQI

Malgré l’élan de popularité dont a bénéficié le mouvement LGBTQI après les manifestations de Stonewall, qui a inspiré le début de plusieurs marches des fiertés dans le monde pendant les années 70, le mouvement s’est vu ralentir au début des années 80. Le début de l’épidémie du VIH/SIDA en 1981 a été un coup dur pour les communautés LGBTQI, puisque plusieurs stéréotypes et sentiments négatifs envers celle-ci ont été la cause de discrimination qui ont persistés à travers la décennie.

 

Durant les années 90, plusieurs villes autour du monde organisent leur première marche des fiertés, incluant Johannesbourg, la première en Afrique. C’est aussi durant cette période que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) retire enfin l’homosexualité de la catégorie de maladie mentale, suivant l’exemple du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), un document auquel les psychiatres de partout dans le monde se réfèrent, qui l’avait retiré lors de sa révision de 1987.

 

Néanmoins, le mouvement de la fierté devra attendre le tournant du siècle avant de voir enfin des pays légaliser le mariage entre personnes de même sexe, en commençant avec les Pays-Bas en 2001. L’initiative de ce pays sera suivie par 27 autres pays. De plus, la majorité des pays du monde ont égalisé l’âge de consentement homosexuel et hétérosexuel, une décision qui a aidé à éliminer l’association discriminatoire entre l’homosexualité et la pédophilie.

 

Source: https://broadlygenderphotos.vice.com/

Encore aujourd’hui, les individus appartenant à la communauté LGBTQI ne jouissent pas des mêmes libertés, spécialement en ce qui concerne leur liberté de mouvement et d’expression qui les entraîne à craindre pour leur vie dans certains pays. Même lorsque l’homosexualité est légalisée, de forts stigmates socioculturels mettent ces communautés à risque. Les individus trans font l’objet de plus en plus d’attaques: plus de 369 personnes trans et de sexe divers ont été tuées dans le monde en 2018, une statistique qui augmente chaque année depuis plus de dix ans. Malheureusement, même si certains pays sont des leaders mondiaux en ce qui concerne l’acceptation des diverses identités de genre, une majorité des pays du Moyen-Orient, de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique font encore preuve de beaucoup d’intolérance. Dans certains cas, leurs populations démontrent de plus en plus d’antipathie à l’égard des communautés LGBTQI. Par exemple, au Ghana, en Azerbaïdjan et au Bangladesh la tolérance envers les personnes LGBTQI a diminué fortement et les crimes violents contre ces individus sont à la hausse au Brésil et en Russie.

 

Les défis historiques auxquels ont fait face les défenseuses et défenseurs des droits humains de ces mouvements soulignent l’importance de leur travail et nous inspirent, chez Equitas, dans notre mission pour l’éducation aux droits humains. Nous sommes fiers d’aider des communautés à travers le monde à atteindre une meilleure égalité et éliminer la discrimination, non seulement à travers notre travail avec nos partenaires, mais aussi grâce au PIFDH, qui contribue à la promotion de l’éducation aux droits humains partout dans le monde depuis maintenant quarante ans. Pour en apprendre plus sur le programme et son impact, cliquez ici: https://equitas.org/fr/equitas-celebre-40-ans-dautonomisation-a-travers-leducation-aux-droits-humains/.

Par Elyette Levy, stagiaire en communications à Equitas