Aujourd’hui, le récipiendaire du prix Nobel Muhammad Yunus, qui est lauréat du prix Equitas 2011 pour l’éducation aux droits humains, a finalement reçu son prix à l’occasion d’une cérémonie organisée à Montréal par Aimia, le partenaire d’affaires d’Equitas.Il a profité de l’occasion pour partager quelques-unes de ses réflexions sur l’éducation aux droits humains, le microfinancement et les entreprises à vocation sociale.
«L’accès au crédit est aussi un droit humain» a-t-il dit à une foule composée notamment d’employés d’Aimia.
La présidente du conseil d’administration d’Equitas et cadre en résidence de la faculté de Gestion de l’Université McGill, Melissa Sonberg, a remis le Prix Equitas 2011 pour l’éducation aux droits humains au professeur Yunus. «Nous sommes heureux d’avoir enfin le professeur Yunus avec nous à Montréal pour lui remettre son prix en personne», dit-elle.
Ce prix a été créé en 2009 pour rendre hommage aux individus et aux organisations qui ont fait une contribution exceptionnelle à l’avancement de l’égalité, la justice sociale et le respect de la dignité humaine. Les anciens récipiendaires sont Phil Fontaine (ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations), Asma Jahangir (ancien rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de croyance), le Youth Leadership Development Foundation du Yemen et la Society for Children and Youth en Colombie-Britannique.
«Travailler pour le changement social n’est jamais simple. Il faut de l’intelligence, de l’imagination, de la passion et un sens de l’engagement – des qualités qui sont l’une des grandes forces du professeurs Yunus», ajoute Melissa Sonberg.
L’économiste et lauréat du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus est reconnu internationalement pour son système de microfinancement révolutionnaire (de petits prêts aux entrepreneurs trop pauvres pour obtenir un prêt de la banque traditionnelle) qui a aidé des millions de personnes, en particuliers les femmes marginalisées, à échapper à la pauvreté.
Pour le professeur Yunus, être pauvre signifie être dépourvu de toute valeur humaine. Le microfinancement est pour lui à la fois un droit humain et une façon de sortir les gens de la pauvreté : «La pauvreté, c’est l’absence de tout droit humain, dit-il. Dans toute société, les frustrations, l’hostilité et la colère engendrées par la pauvreté absolue sont des obstacles à la paix. Afin de bâtir une paix durable nous devons faire en sorte que chacun puisse vivre une vie décente.»
La vie du professeur Yunus, qui est né dans la ville portuaire de Chittagong, au Bangladesh, a été façonnée par sa vision d’un monde sans pauvreté. Tout a commencé en 1976 après sa rencontre avec des tisserands vivant dans la pauvreté absolue. Considérés comme des emprunteurs peu fiables, ces artisans étaient forcés d’emprunter à des taux d’intérêt élevés pour acheter du banbou et il ne leur restait aucun profit une fois leur dette remboursée. Mohammad Yunus a décidé de prêter ses propres économies à un groupe de femmes qui l’ont par la suite remboursé et ont pu fair un petit profit pour la première fois. Il a ainsi pris conscience qu’il était posible, par des petits prêts et des services financers, d’aider les gens à sortir de la pauvreté.
Avec le Yunus Centre, le professeur Yunus milite pour l’émancipation des femmes et l’utilisation du microfinancement. En savoir plus sur un projet d’Equitas lié à ces thèmes.