Quabena Delasie Nhyira
Alors que s’amorce la 39e édition du Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) , nous avons parlé à quelques participantes et participants de l’an dernier afin de découvrir dans quelle mesure leur travail avait progressé grâce au PIFDH
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C’est fantastique de constater que chaque année, des participantes et participants reviennent du PIFDH munis d’outils uniques qui répondent aux besoins de leurs communautés respectives. Quabena Delasie Nhyira , directeur général de Hope Alliance Foundation au Ghana, affirme avoir énormément appris durant sa participation au PIFDH 2017
« Les premières semaines après mon retour au Ghana, nous confie Nhyira, j’ai commencé à mettre sur pied une structure simple qui me permettrait de partager avec des gens d’ici les connaissances que j’avais acquises durant ma formation ».
Hope Alliance Foundation est une organisation non gouvernementale dont la mission est d’améliorer la santé et le mieux-être des personnes marginalisées au Ghana. Le travail de cette fondation est axé sur les enfants orphelins et vulnérables, les citoyennes et citoyens séropositifs, la communauté LGBTQI+, et d’autres groupes marginalisés. Elle offre des soins et du soutien, des services de santé, du renforcement des capacités et d’autonomie, ainsi que des références.
De retour au pays, la première action posée par Nhyira a été d’ajouter une femme à son équipe.
The first thing Nhyira says he did when he got home was scout for a woman to add to his team.
« J’ai fait cela, dit-il, pour que l’organisation soit plus égalitaire et pour donner aux femmes que nous représentons la chance d’être entendues. Il n’y avait que des hommes dans l’équipe existante. »
credit: https://uwaterloo.ca/womens-studies/16-days-of-activism/sex-symbol
Le PIFDH offre des ateliers qui abordent plusieurs thèmes, dont l’égalité des genres. Grâce à l’approche participative du PIFDH, les participantes et participants apprennent à mieux comprendre les réalités entourant les droits de la femme dans d’autres pays. Les personnes qui ont des positions divergentes peuvent en discuter, être en désaccord, apprendre et évoluer dans un environnement sûr, comme c’est le cas pour tous les sujets traités durant le programme.
Les droits LGBTQI+ diffèrent beaucoup d’une région à l’autre. C’est sur ce groupe marginalisé que Nhyira concentre son travail post-PIFDH dans son organisation.
« Sur une base quotidienne, dit-il, j’ai commencé à utiliser la stratégie de ‘l’Espace ouvert’ pour aider les personnes homophobes dans mon milieu à mieux comprendre ce que sont les droits humains et comment les droits de chaque être humain doivent être respectés. Chaque discussion a permis à ces personnes de s’exprimer sur une gamme de problématiques qui les touchent, et sur des questions qui leur tiennent à cœur, notamment la violence à l’égard des femmes, le travail forcé des enfants et la justice sociale pour les groupes vulnérables. Parfois, la discussion se terminait par un petit jeu de rôle pour bien comprendre comment le fait de négliger les droits humains peut les toucher. »
Puis, Nhyira a voulu partager des informations sur la communauté LGBTQI+ avec un plus grand nombre de personnes.
« J’ai formé un petit groupe de travail à qui j’ai demandé d’utiliser l’approche participative pour produire une fiche d’informations sur la santé mentale de la communauté LGBTQI+, nous raconte Nhyira. Avant de produire cette fiche, les membres du groupe se sont rencontrés régulièrement, ont partagé des idées, ont parlé avec d’autres personnes. Cet outil est en cours de révision et il sera bientôt lancé. »
Après avoir confié à son groupe l’élaboration d’une fiche d’informations, Nhyira lui a également demandé de produire un guide qui comprendrait des liens à des articles, de la terminologie et des études de cas sur les droits humains. On s’attend à ce que cet outil soit utilisé par des personnes qui travaillent dans le domaine de l’éducation aux droits humains. Le groupe a également créé un dépliant intitulé Speak Out (Exprime-toi) où l’on trouve de l’information sur l’exclusion et la discrimination fondée sur le genre, et sur l’impact qu’ont ces pratiques sur les gens. Le dépliant a été distribué aux participantes et participants à un programme de formation développé pour sensibiliser davantage à la discrimination envers la communauté LGBTQI+. Le dépliant a aussi été remis à la police qui doit souvent gérer ce type de problèmes.
« Mon organisation communautaire, souligne Nhyira, a organisé une formation pour plus de 30 communautés LGBTQI+, en collaboration avec un représentant du gouvernement qui travaille dans le domaine des droits humains. La formation était basée sur la stratégie de l’apprentissage expérientiel du PIFDH, où les participantes et participants amorcent les discussions à partir [de sujets avec lesquels elles et ils sont à l’aise d’abord, puis avec ceux qu’elles et ils connaissent moins.] »
Selon Nhyira, les participantes et participants à la formation ont également appris comment utiliser un système de dénonciation « pour signaler les situations d’abus et de violations à l’égard des groupes vulnérables. »
Nhyira reconnaît que c’est grâce au PIFDH s’il est en mesure de combiner différentes stratégies éducatives pour sensibiliser davantage aux questions de droits humains au sein de sa communauté. Sa prochaine stratégie? Utiliser l’art comme moyen d’éducation aux droits humains.
Alors qu’une année s’est écoulée depuis sa participation au PIFDH, Nhyira aimerait donner un conseil aux participantes et participants de cette année :
« Ne ratez aucun courant, aucun travail en équipe, ni présentations en classe ou plénières. À la fin, lorsque vous serez de retour dans votre pays, ces activités seront votre force. Conservez précieusement vos manuels. Ce sont des outils précieux qui vous aideront à insuffler un vent changement dans votre petit coin du monde. »
Cette année, le PIFDH se déroule du 10 au 29 juin et il accueillera près de 100 participantes et participants issus de plus de 50 pays.
Par Katelyn Thomas, stagiaire en communications 2018 – Equitas