Cette histoire fait partie de la série Nous sommes le changement en droits humains pour célébrer le 50e anniversaire d’Equitas (#Equitas50). Tout au long de l’année 2017, découvrez les histoires de 50 défenseur-e-s des droits humains. Ce ne sont là que quelques leaders parmi des centaines qui, avec l’appui d’Equitas, changent des vies à travers le monde par l’éducation aux droits humains.
VILES ALIZAR ̶ Haïti
« La citoyenneté engagée est nécessaire pour lutter contre l’impunité, la corruption et les inégalités sociales. Le citoyen engagé est capable de se situer au-dessus de ses intérêts particuliers, de vivre les valeurs et principes de droits humains, d’être utile pour sa communauté, de rester en harmonie avec son environnement. Il fait partie de la solution pour qu’Haïti se sorte définitivement de la situation dans laquelle elle se trouve ».
Le programme Promotion de la citoyenneté engagée en Haïti, développé dans le contexte de reconstruction post-séisme, met à la disposition des citoyens haïtiens la trousse et les outils pédagogiques « JE m’engage, ensemble NOUS bâtissons » pour faciliter la coopération au sein des communautés locales, avec pour objectif commun le développement social, économique et culturel fondé sur les droits humains. Au cœur du processus, un réseau national d’acteurs de la société civile – dont Viles Alizar, responsable de programmes au Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
En 2008, un ami de Viles Alizar lui suggère de participer au Programme international de formation aux droits humains (PIFDH), offert par Equitas chaque année à Montréal. D’abord hésitant, il en parle aujourd’hui comme une expérience marquante, qui a eu d’importantes répercussions sur lui et sur son travail d’éducation aux droits humains en Haïti :
« Après ma participation au PIFDH, j’ai pu développer de nouveaux comportements. Le plus important dans tout ça, c’est que, j’ai appris à vivre les valeurs des droits humains. Après ma participation, je suis devenu beaucoup plus entreprenant et plus résilient ».
Photo: Mikael Theimer (www.mikaeltheimer.com)
Basé à Port-au-Prince, Viles œuvre depuis près de 20 ans au sein du RNDDH, qu’il décrit comme « un organe de proximité et de protection des droits de la société ». Le réseau agit sur deux fronts distincts : l’éducation et la surveillance des institutions nationales.
Viles et le RNDDH offrent des formations auprès d’organisations afin qu’elles puissent mettre en place des initiatives pour la protection des droits humains, auprès des enseignants et des élèves pour les familiariser aux concepts de base des droits humains, ainsi qu’auprès de la police nationale et des magistrats haïtiens, afin de mieux répondre aux plaintes de citoyennes et citoyens victimes de violation de leurs droits.
Quant à la surveillance des institutions nationales, le réseau a pu documenter d’importantes violations au sein d’institutions telles que la police, les services carcéraux, le système électoral et le système judiciaire. Le travail de veille s’est élargi suite au séisme de 2010 pour y inclure, entre autres, la collecte d’information sur les conditions des personnes vivant au sein des camps d’hébergement et assurer le respect de leurs droits.
Selon Viles, les milliards de dollars promis ou investis ne sont pas suffisants pour la reconstruction post-séisme d’Haïti. Il faut reconstruire le pays afin qu’il ne soit plus vulnérable, et que la population soit plus résistante et résiliente aux catastrophes, comme l’a tristement rappelé l’ouragan Matthew en octobre 2016.
L’objectif est donc de reconstruire la société haïtienne sur de nouvelles bases, non seulement matérielles, mais surtout en misant sur le développement inclusif, la solidarité et les droits humains.
Et c’est exactement ce que vise le programme Promotion de la citoyenneté engagée, un programme d’échange et de partage développé par Viles et ses collègues au sein du collectif Partenaires pour la citoyenneté engagée avec l’appui d’Equitas.
L’impact du travail de cette alliance de la société civile témoigne de l’importance de l’engagement citoyen et de l’éducation aux droits humains dans la reconstruction d’une société qui se doit de prendre le contrôle de son propre développement.
« Sans les droits humains, l’avènement de l’État de droit démocratique en Haïti sera difficile à réaliser. »
VILES ALIZAR ̶ Haïti
Responsable de programmes, Réseau national de défense des droits humains (RNDDH)
Membre fondateur du programme Promotion de la citoyenneté engagée en Haïti
Participant au Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) d’Equitas, 2008 ; Co-animateur au PIFDH, 2012
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Histoire rédigée par Alex Chartrand, rédacteur stagiaire, Equitas.
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