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Le « Fynefaceism », ou la lutte contre les injustices de Fyneface Dumnamene

Fyneface Dumnamene travaille dans le milieu de la défense des droits humains depuis plus de 10 ans. Dès son enfance dans la communauté de Kabangha à Ogoni (État de Rivers au Nigeria), Fyneface a été témoin à la fois de violations des droits humains et d’actions en faveur de ces droits. Sa participation à Connectons pour les droits, la toute nouvelle formation d’Equitas en matière de droits humains, a été pour lui une source de motivation et d’enthousiasme.

« Ce qui m’a convaincu de participer à la formation Connectons pour les droits, c’est sa spécialisation dans les droits humains et sa notoriété internationale dans ce domaine, deux aspects qui allaient me permettre d’en apprendre plus sur les droits humains, la revendication et la défense de ces droits et les moyens novateurs de former d’autres personnes à titre de spécialistes dans ce domaine. »

Bien s’outiller pour lutter contre les violations de droits humains est d’une importance capitale dans la mission que Fyneface s’est donnée, soit de « laisser derrière lui un monde meilleur que celui dans lequel il a vu le jour ». Fyneface a beaucoup appris des nombreuses campagnes de défense des droits humains dans lesquelles il s’est impliqué en grandissant. Il garde un souvenir particulièrement vif des événements de plaidoyers communautaires en Ogoniland. Le militant écologiste du Nigeria à la tête de ces activités, Ken SaroWiwa, est vite devenu un modèle de grande influence pour Fyneface. Tous ces événements l’ont marqué au point d’éveiller chez lui une passion pour la revendication des droits humains et environnementaux des Premières Nations du delta du Niger. Son enthousiasme pour ces enjeux se manifeste dans les innombrables propositions qu’il a créées contre la pollution environnementale causée par les pétrolières et l’industrie du raffinage du pétrole brut. L’une de ses propositions, la Presidential Artisanal Crude Oil Refining Development Initiative (Initiative présidentielle de développement du raffinage artisanal du pétrole brut) sert aujourd’hui de solution innovatrice pour répondre aux préoccupations entourant la pollution et la violation des droits environnementaux.

L’engouement de Fyneface pour l’égalité ne date pas d’hier : l’étincelle a jailli en bas âge, et il l’a alimentée davantage à la University of Port Harcourt. Hélas, c’est un système marqué par la tricherie, l’abus de drogues, le fanatisme et les inégalités de genre qui l’attendait à l’université. Comme des formes semblables d’injustice avaient aussi ponctué ses études secondaires, Fyneface s’est décidé à créer une campagne sur le campus pour mettre en garde la population étudiante contre de telles pratiques. Puisque son discours recevait un accueil favorable de ses pairs, Fyneface a réalisé qu’il lui fallait une plateforme pour rehausser d’un cran la portée de ses démarches et ainsi avoir plus d’effet. Très vite, on s’est mis à parler de « Fynefaceism », une expression traduisant la lutte contre les injustices commises sur le campus.

« Je me suis mis à imprimer des messages comme : “cessons la tricherie, les irrégularités d’examen, le triage, le fanatisme, les rapports sexuels en échange de bonnes notes…” Je les ai affichés dans les résidences et ailleurs sur le campus afin que les populations étudiante et enseignante les voient. Je me suis fait connaître grâce à ces campagnes et c’est là qu’on a commencé à me surnommer “Fynefaceism”. »

Sa plateforme prenait de l’ampleur et il a été élu président par des centaines de membres du corps étudiant cette année-là. Fyneface a eu une influence concrète auprès de ses pairs afin d’entraîner un plus grand respect de soi et d’autrui. En apprenant cela, Celestine AkoBari, une militante des droits humains et de l’environnement, l’a invité à se joindre à son organisme Social Action. Fyneface y a acquis une expérience inestimable dans la défense des droits humains. Grâce à cette implication, il s’est entretenu avec des jeunes dans des écoles secondaires et des collèges. Il a aussi pris la parole lors d’émissions de radio et de télévision pour ouvrir un dialogue sur la cause des droits humains et environnementaux et des changements climatiques partout au Nigeria.

Suivant l’exemple de Celestine AkoBari et Ken Saro-Wiwa, Fyneface a fondé le Youths and Environmental Advocacy Centre (YEAC) pendant qu’il effectuait l’International Visitor Leadership Program aux États-Unis, un programme proposé par le Consulat général des États-Unis à Lagos (Nigeria). Le YEAC est aujourd’hui la plateforme principale que Fyneface emploie pour mener à bien sa campagne contre les violations environnementales et des droits humains. Il collabore avec d’autres organismes et activistes dans son pays comme ailleurs. Par le biais du YEAC, Fyneface a récemment lancé une nouvelle campagne intitulée « One Million Youth Volunteers Network of Human Right Defenders and Promoters dans le delta du Niger » (Réseau de jeunes volontaires d’un million de personnes pour la défense et la promotion des droits de l’homme dans le delta du Niger), un projet qui mobilise et forme des jeunes bénévoles afin de défendre les droits humains et environnementaux et la paix. C’est avec cette nouvelle campagne que Fyneface mettra en œuvre de nouvelles analyses de genre, une approche fondée sur les droits humains, une approche participative et des instruments de défense des droits humains, entre autres nouvelles connaissances et techniques acquises grâce à la formation Connectons pour les droits. Fyneface s’attend à ce que le programme lui permette de mieux former ces jeunes bénévoles pour qu’ils deviennent des partisanes et des partisans efficaces des droits humains.

« Les connaissances sur l’éducation, la formation, la défense et la promotion des droits humains que j’ai approfondies dans la formation Connectons pour les droits influenceront mes prochaines campagnes. […] D’abord, je vais organiser une formation pour transmettre mes acquis aux membres de mon organisation, aux membres du réseau et à la communauté élargie. »

Grâce au savoir qu’il a acquis avec la formation Connectons pour les droits, Fyneface sera à même d’organiser un programme pour le personnel de YEAC, avec les membres du réseau international des droits humains. Ce programme est encore sur la table à dessin, mais Fyneface, enthousiaste, détient les outils nécessaires pour surveiller, documenter et défendre les droits humains dans le delta de Niger. Fyneface est un éternel défenseur des droits humains. Sa passion, il aimerait la transmettre aux prochaines générations d’activistes pour les droits humains. Il espère que ses successeur-e-s poursuivront sa mission de « construire une société meilleure où l’on offre un traitement égalitaire universel et l’on respecte les droits humains. »