Prévention de la torture au sein de la Francophonie
Lancement de l’étude de base “Portrait de la torture en Afrique francophone”
et de la première Session régionale de formation aux droits humains d’Equitas
dédiée à la prévention de la torture
Equitas-Centre international d’éducation aux droits humains et ses partenaires lancent officiellement aujourd’hui le projet « Prévention de la torture au sein de la francophonie ».
Déployé dans sept pays—au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en République Démocratique du Congo, au Burundi et au Rwanda—ce nouveau projet vise à contribuer à une meilleure mise en œuvre des normes internationales et des lois relatives à la prévention de la torture à travers une stratégie d’éducation aux droits humains.
Le projet renforcera les capacités des acteurs clés incluant notamment la société civile, des membres d’Institutions nationales des droits humains, des gouvernements, des leaders communautaires et des jeunes afin qu’ils et elles puissent lutter contre la torture et promouvoir le respect des droits humains et l’État de droit.
Formation aux droits humains et prévention de la torture à Kribi, Cameroun
Du 31 octobre au 11 novembre 2016 se tient la première session régionale de formation aux droits humains (SRFDH) en Afrique francophone dédiée spécifiquement à la thématique de la prévention de la torture. Cette formation, menée par Equitas en partenariat avec l’École instrument pour la paix-Cameroun et les Réseaux Equitas de l’Afrique francophone, permettra à une quarantaine de défenseurs-es des droits humains de la région de réfléchir aux meilleures façons d’agir pour la prévention de la torture par l’éducation aux droits humains. Suite à la formation, les participants-es de chacun des pays mettront en œuvre une action collective pour prévenir la torture.
État de la situation
Réalisée par Equitas et les Réseaux Equitas de l’Afrique francophone, l’étude de base Portrait de la torture en Afrique francophone dévoile les perceptions de la pratique de la torture au sein des pays cibles en Afrique de l’Ouest et Centrale; identifie les personnes vulnérables, les alliés-es et les réseaux d’acteurs-rices clés; et présente les degrés de familiarité et d’utilisation des instruments et standards internationaux en matière de prévention de la torture.
Quelques faits saillants
- Les normes internationales des droits de l’homme et les lois nationales relatives à la prévention de la torture ne sont pas connues ou appliquées de manière systématique.
- La lutte au terrorisme et au banditisme sont deux des principaux contextes dans lesquels la torture est plus propice d’être tolérée par les populations.
- Les jeunes et les enfants de la rue constituent un groupe particulièrement vulnérable à la torture puisqu’ils sont souvent les premières cibles du recrutement de groupes rebelles, de terroristes ou de bandits, par exemple.
- La culture de la violence—notamment la violence basée sur le genre—explique la prévalence de la torture et contribue à la vulnérabilité particulière des femmes et des jeunes filles. La prévention de la torture doit donc être effectuée dans un cadre plus global du respect des droits humains.
- Il existe un manque d’outils et de ressources pédagogiques plus ciblés pour promouvoir les droits humains, sensibiliser les populations et engager les acteurs et les groupes vulnérables dans des actions nationales et communautaires pour prévenir la torture.
L’étude de base Portrait de la torture en Afrique francophone illustre par ailleurs que la complexité de perceptions du concept même de la torture, ainsi que le caractère secret de la torture, sont des obstacles majeurs à l’obtention de statistiques fiables sur l’étendue de la pratique. Cette absence de données claires et fiables démontre la pertinence des initiatives de sensibilisation et de promotion des droits menant à la dénonciation de la torture.
L’étude ouvre finalement sur de nouvelles pistes de réflexion et six recommandations concrètes pour maximiser l’impact des actions de prévention de la torture au sein de la Francophonie.
Le projet Prévention de la torture au sein de la Francophonie est réalisée avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada (AMC).