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Fatoumata Bouaré : pour que les femmes et les filles au Mali poursuivent leurs études

Fatoumata Bouaré : Pour que les femmes et les filles au Mali poursuivent leurs études

Elle est la première femme de sa communauté à obtenir une maîtrise universitaire et a une vingtaine d’années d’expérience en défense des droits humains. Aujourd’hui, elle est Socio-Anthropologue et Responsable en égalité de genre et action communautaire chez Avocats sans Frontières à Bamako, capitale du Mali. Elle a également fièrement participé à la 41e édition du Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) d’Equitas en 2023. Cette personne s’appelle Fatoumata Bouaré.

Quand elle commence sa première année du primaire, elle fait partie d’une cohorte de 74 élèves et en sixième année, il n’en reste que 18. Et de ces 18, il n’y en a que 3 qui ont poursuivi jusqu’aux études supérieures ; deux garçons, et elle. Fatoumata est encore au primaire quand elle décide qu’elle veut se rendre à l’université, mais ce n’est pas tout le monde dans sa communauté qui s’en réjouit.

« Très vite, j’ai eu la conviction de poursuivre mes études. Quand j’allais chercher de l’eau, elles venaient me voir et cherchaient à me décourager de continuer à étudier. » Quand elle termine son éducation primaire, elle est celle ayant obtenu la note la plus haute de l’examen final.

En effet, il est peu commun au Mali que les filles terminent leurs études, car en général, elles sont déscolarisées avant la fin du primaire par leurs parents, ou tout simplement jamais scolarisées, souvent pour s’occuper des travaux ménagers à la maison, ou pour se marier. Il ne s’agit là que de deux des nombreuses violences basées sur le genre qui font en sorte que les femmes et les filles ont peu de choix sur la vie qu’elles désirent mener, et empêche leur plein épanouissement. Les normes de genre dans sa communauté sont une cause proéminente de ces enjeux, mais Fatoumata ne croit pas que la femme est destinée au foyer, aux tâches ménagères, ou à la famille. Pour elle, l’éducation est synonyme d’agentivité.

L’une des causes principales de la déscolarisation que Fatoumata désire faire connaitre, c’est le lien subtil mais indéniable avec les mariages précoces et/ou forcés des jeunes filles. La pauvreté et la précarité contraignent un grand nombre de familles à déscolariser leur fille pour la donner en mariage, même si ce n’est pas ce qu’elles souhaitent pour elle.

C’est pour leur redonner le pouvoir qui leur revient de droit que dans son rôle, Fatoumata veille à ce que la dimension de genre soit prise en compte dans l’élaboration des stratégies, politiques et plans d’action de l’organisation. Dans un deuxième temps, elle collabore avec des organisations communautaires partenaires dans la conception de formations éducatives sur diverses questions de droits humains, dont la déscolarisation des enfants et particulièrement des filles. Ces sessions visent à ce que les personnes participantes puissent comprendre leurs droits et partager ensuite ce savoir à d’autres personnes pour les aider à leur tour.

C’est pour découvrir de nouvelles approches que Fatoumata a d’abord soumis sa candidature au PIFDH organisé par Equitas, reconnu pour sa qualité en matière d’éducation aux droits humains.

Durant le PIFDH, Fatoumata a eu la chance d’aller à Ottawa avec d’autres participant.e.s ainsi que l’équipe d’Equitas pour rencontrer le ministre du développement international l’honorable Harjit Sajjan et parler de son travail pour faire avancer l’égalité de genre.

Pendant les trois semaines de la formation, ce qu’elle apprend va bien au-delà de ses attentes :

« J’ai appris que le combat des droits humains ne peut se faire sans une véritable coalition des défenseuses.seurs des droits humains , une qui outrepasse les frontières géographiques et culturelles. « J’ai appris des expériences autres que les miennes. »

La spirale d’apprentissage et la culture des droits humains, deux concepts endossés et enseignés par Equitas, l’ont particulièrement marquée. Elle désire maintenant les mettre en œuvre au cœur des activités d’Avocats sans frontières au Mali en appliquant ces principes dans leurs formations et en transmettant ses connaissances à ses collègues afin que leur travail ait un plus grand impact au sein de la communauté. Elle veut aussi s’inspirer des activités d’Equitas avec les jeunes au Canada pour favoriser la participation et l’éducation de la jeunesse malienne sur l’égalité de genre.

Pour Fatoumata, toutes les opportunités pour favoriser l’inclusion de tou.te.s sont à prendre : « Il faut s’engager pour que les filles, les femmes et les autres couches défavorisées de la société puissent accéder à leurs droits, comprendre leurs droits, chercher à exercer ces droits, et aider d’autres personnes à se sortir de ces inégalités. » Ses connaissances nouvellement acquises durant son expérience au PIFDH sont un pas de plus dans cette direction.