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Construire des espaces sûrs pour les communautés LGBTQI en Haïti : Edwine Boursiquot, récipiendaire du Prix Charlot Jeudy

Edwine Boursiquot, champion de la défense des droits des personnes trans en Haïti, est le récipiendaire du Prix Charlot Jeudy, remis à la fin de la formation Connectons pour les droits à un.e participant.e  s’étant démarqué.e par son engagement dans la protection des droits des personnes 2SLGBTQI+ et son dévouement tout au long de la formation. Voici le portrait d’un militant infatigable et déterminé.  

Le prix honore la mémoire de Charlot Jeudy, illustre activiste haïtien pour les droits LGBTQI décédé en 2019. C’est quelqu’un qu’Edwine connaît bien, car l’Organisation Arc-en-Ciel d’Haïti (ORAH), pour laquelle il travaille, est très proche de Kouraj, l’association dont Charlot était le président. Maintenant indépendante, ORAH se présente comme un espace sécuritaire dans lequel les personnes de la communauté LGBTQI peuvent se réunir, s’exprimer librement et participer à différentes activités culturelles, tout en se portant à la défense de leurs droits au moyen de campagnes et de plaidoyers. En tant que secrétaire adjoint et responsable de la cellule trans de l’organisme, une grande part du travail d’Edwine consiste à organiser ces activités, incluant par exemple une exposition artistique sur le thème de la transidentité, un atelier de mannequinat pour tou.te.s, ou encore des débats.

Edwine témoigne que la présence d’un espace réunissant librement des personnes LGBTQI peut être quelque chose de dur à croire en Haïti. En effet, les réalités sont très dures pour les personnes LGBTQI au pays, qui sont discriminées et marginalisées. Les actes de violence à leur égard ne sont malheureusement pas rares, d’où l’importance d’un lieu sûr comme ORAH. 

Edwine, qui s’identifie comme homme transgenre, explique avoir été très jeune victime de transphobie : à 16 ans seulement, il a été renvoyé de son école quand on a appris sa transidentité. Dévier de son sexe assigné à la naissance est socialement mal vu, et vient avec de nombreuses conséquences économiques et sociales, comme l’accès à l’emploi et les relations familiales. Certaines personnes ouvertement trans, qui peinent à se trouver du travail à cause des idées transphobes dominantes, se retrouvent dépendantes de leur famille pour subvenir à leurs besoins, souvent sous la condition qu’elles renient leur transidentité. 

C’est pourquoi l’éducation aux droits humains joue un rôle clé au sein d’ORAH, qui offre des formations sur les droits des personnes LGBTQI et leur défense, mais aussi sur l’estime de soi et le VIH. Les membres peuvent également recevoir de l’aide médicale, ou de l’assistance psychosociale. L’organisation conçoit également des campagnes de sensibilisation et d’éducation vis-à-vis ces droits, destinées au grand public. 

Ayant collaboré avec Equitas dans le passé, Edwine n’a pas hésité à poser sa candidature pour prendre part à Connectons pour les droits, une formation virtuelle d’Equitas conçue pour les éducatrices.teurs aux droits humains. « J’ai suivi toutes sortes de formations avec d’autres organismes sur les droits humains, mais la manière dont Equitas transmet la matière est différente. Equitas utilise , dans laquelle je me sens impliqué non seulement en tant que personne LGBTQI, mais aussi en tant que personne trans, parce qu’Equitas respecte les personnes telles qu’elles sont. » 

Il décrit aussi Connectons pour les droits comme une opportunité de réseautage importante, où il a pu se faire connaître auprès de l’équipe d’animation et du personnel d’Equitas, en plus des autres participant.e.s provenant des quatre coins du monde.  

Edwine se dit avoir été particulièrement marqué par l’approche fondée sur le genre, qui suggère de prendre en compte les réalités des différents genres dans la conception ou l’évaluation d’initiatives. Reconnaissant qu’il manque de femmes au sein d’ORAH, c’est par cette approche qu’Edwine désire changer les choses : il prévoit élaborer une formation sur l’approche fondée sur le genre pour le personnel d’ORAH pour qu’elle soit dorénavant prise en compte dans toutes leurs activités. 

C’est pour mettre en lumière cet engagement remarquable à l’égard des droits des femmes et des personnes 2SLGBTQI+ que le Prix Charlot Jeudy lui a été décerné, lors de la cérémonie de clôture de Connectons pour les droits. Décrivant le prix comme une immense source d’encouragement, Edwine promet : « je vais continuer à travailler sans relâche pour les droits des personnes LGBTQI, afin qu’un jour l’homophobie, la transphobie et la biphobie ne soient plus un souci, et que nous puissions vivre librement. » 

Avec émotion, il ajoute : « Si Charlot Jeudy était là, il serait content. Quand je l’ai rencontré pour la première fois, il m’a dit, “Tu as tout ton enthousiasme. Tu peux le faire, vas-y.” Il m’avait encouragé. Ce prix, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée depuis que je suis devenu militant. » 

Toutes nos félicitations, Edwine!