Afsaneh Rigot (elle) est une universitaire et une chercheuse couvrant les questions de droit, de technologie, de LGBTQ, de réfugiés et de droits humains. Son travail et ses recherches posent des questions sur les effets de la technologie dans des contextes pour lesquels elle n’a pas été conçue, et sur les effets de l’occidentalo-centrisme sur les communautés vulnérables et difficiles à atteindre. Elle s’intéresse également, en théorie et en pratique, à la manière de s’engager de manière constructive avec les sociétés détentrices du pouvoir.
Elle est chargée de programme senior à ARTICLE 19 et se concentre sur les questions de droits humains et la responsabilité internationale des entreprises au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Elle est également affiliée au Centre Berkman Klein pour l’Internet et la société, et chargée de mission sur la technologie et les objectifs publics au Centre Belfer pour la science et les affaires internationales de la Harvard Kennedy School.
À ARTICLE 19, Afsaneh continue de mener des recherches transnationales qui révèlent comment la police et les États de la région MENA utilisent la technologie pour cibler, harceler et arrêter les personnes LGBTQ en fonction de leur identité. Indépendamment, elle a mené la première recherche sur l’utilisation des preuves numériques et des cadres juridiques dans la poursuite des personnes LGBTQ devant les tribunaux.
Grâce à son travail et à ses recherches, Afsaneh a créé des recommandations pour les principaux médias sociaux et technologies de communication afin de pousser les entreprises à rendre des comptes et à assumer la responsabilité des besoins en matière de sûreté, de sécurité et de vie privée des communautés dans lesquelles elle est intégrée. À ce jour, son travail a conduit à des changements majeurs dans certains des plus grands médias sociaux et plateformes de communication. Elle est également consultée par des ONG internationales et des organes de l’ONU.
Afsaneh a développé une méthodologie de conception pour mettre en œuvre des changements dans les produits technologiques en centrant les personnes les plus touchées, qu’elle appelle « Design from the Margins ». Cette méthodologie exige de s’écarter des structures et des processus de conception qui se concentrent sur les « principaux cas d’utilisation », en mettant plutôt en évidence les avantages pour tous les utilisateurs d’une conception basée sur les personnes les plus marginalisées et les plus gravement touchées par les décisions de conception. Ce travail réfute l’idée souvent répétée selon laquelle, en raison d’incitations commerciales, les entreprises ne peuvent être tenues responsables des « cas limites ».