Tout au long de la semaine, les partenaires et le personnel ont partagé les pratiques innovantes que leurs équipes appliquent et cultivent dans leurs communautés respectives dans le but de faire progresser l’égalité de genre par l’éducation aux droits humains. Ces pratiques vont de l’intégration d’une approche tenant compte des traumatismes dans les activités d’éducation aux droits humains qui abordent la violence basée sur le genre, en particulier la violence sexuelle, à l’intégration d’une budgétisation sensible au genre dans la planification pour permettre une participation plus significative des membres de la communauté. Les sept pratiques qui ont été explorées sont des travaux en cours et les équipes ont donc également réfléchi aux leçons apprises et aux questions et opportunités émergentes afin de développer la manière avec laquelle elles pourraient avancer dans leur objectif de faire progresser de manière significative l’égalité de genre.
Ensemble, les partenaires et le personnel ont cherché à définir les changements qu’elles/ils/iels aimeraient voir dans leurs communautés et le rôle de l’éducation aux droits humains dans ce contexte. La conversation s’est faite autour de la manière dont nous pouvons agir pour faire progresser l’égalité de genre grâce à l’éducation aux droits humains. C’est la question clé qui a rassemblé 36 personnes de 12 équipes internationales pour partager des leçons et des idées.
Lors d’une discussion sur les principales inégalités de genre dans les pays des partenaires et du personnel, il a été largement admis que les normes patriarcales sont à l’origine des inégalités dans tout contexte. Ces normes alimentent la violence conjugale et le harcèlement sexuel au Canada. Les structures et les normes patriarcales perpétuent la croyance que les femmes sont inférieures, ce qui se manifeste dans des espaces tels que les foyers, les écoles, la politique et les médias. Comme l’a souligné une partenaire de Tanzanie, cette croyance sociétale renforcée par des stéréotypes donne aux femmes l’impression qu’« elles ne sont rien ». Avec le temps, cette vision est intériorisée et les femmes acceptent le manque d’autonomie qui leur est imposé. De nombreuses activités de défense des droits humains menées par les partenaires cherchent à démanteler ces dynamiques sociales discriminatoires et visent à renforcer l’estime de soi et la confiance des femmes et des filles. C’est un aspect souvent négligé de la poursuite de l’égalité de genre – l’éducation aux droits humains aide les gens non seulement à connaître leurs propres droits, mais aussi à avoir confiance en leur propre voix et en leur capacité à exiger l’égalité.
Les partenaires et le personnel ont également réfléchi ensemble aux changements qu’elles/ils/iels souhaitent voir et aux actions nécessaires pour que ces changements se produisent. Par exemple, beaucoup ont exprimé que les chiffres et les quotas sont importants, mais qu’il faut aller au-delà de ceux-ci afin de garantir que les femmes soient réellement en mesure de participer de manière significative aux espaces de prise de décision. En outre, il a été souligné que l’égalité de genre n’est pas seulement une question qui appartient qu’aux femmes et aux filles, mais qu’elle devrait également être défendue par les hommes et ceux qui ne s’identifient pas à ce système binaire. Il est important que chacune et chacun puisse croire aux droits liés au genre et se les approprie, car les normes patriarcales affectent tout le monde. L’éducation aux droits humains peut jouer un rôle important pour faciliter cette compréhension commune.