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Le droit à un environnement sain est un droit fondamental

On pourrait penser que les impacts de la guerre tarifaire imposée au Canada par l’administration Trump aux États-Unis nous inviterait à mettre de côté d’autres préoccupations. C’est tout le contraire. C’est maintenant, en ce moment historique, que la défense de tous les droits humains pour tou.te.s est si cruciale.

Le droit à un environnement propre, sain et durable est un droit fondamental. L’Assemblée générale des Nations unies l’a reconnu en 2022 par un vote majoritaire[1]. Cela peut sembler évident pour certain.e.s, mais n’oublions pas que tous les droits de la personne sont concernés par un environnement propre et sain, notamment le droit à la vie, à la famille, au logement, à l’éducation, à la liberté de mouvement, au travail, à la sécurité.

La Déclaration universelle des droits de l’homme énonce des principes d’équité clairs et sans équivoque. Ces principes rassemblent la grande majorité d’entre nous autour de l’égalité pour tou.te.s. Le droit à un environnement propre, sain et durable est essentielle pour que tous les autres droits puissent devenir réalité, comme le soulignent clairement de nombreux comités des Nations Unies et le Pacte pour l’avenir signé par 143 pays en septembre 2024.

La pollution et la destruction de la biodiversité affectent l’agriculture. Elles ont un impact sur les prix, l’accès à la nourriture pour tous, influençant encore plus les personnes les plus marginalisées et leurs droits à l’alimentation, à la dignité, au travail. Le réchauffement climatique a dépassé le seuil de 1,5°C en 2024. Cette situation a un impact important sur les petites îles exposées à l’élévation du niveau de la mer, aux ouragans et à d’autres phénomènes météorologiques extrêmes. Les gens perdront leurs maisons, leurs moyens de subsistance et leur aspiration à un avenir juste et équitable. Au cœur de cette crise se trouvent les droits fondamentaux à la dignité, à un avenir vivable et à la propriété.

Au Canada, En juin 2023, la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 (LCPE) a été modifiée pour reconnaître que chaque individu au Canada a droit à un environnement sain.[2] En 2015, le Canada et 194 autres pays ont signé l’Accord de Paris, un accord visant à lutter contre le changement climatique. Un certain nombre de défis nous attendent, alors que nous entrons dans une ère d’incertitude et que le respect des engagements internationaux est menacé.

Mais, nous ne devons jamais baisser les bras!

Nous devons nous inspirer des efforts déployés par les dirigeant.e.s autochtones au Canada et dans le monde entier. Le Conseil des Innus d’Ekuanitshit et le conseil municipal régional de Minganie ont accordé à la rivière Magpie une personnalité juridique, ce qui lui confère des droits, notamment le droit à son intégrité.[3]

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Les litiges pourraient également conduire à des changements importants. En novembre 2023, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a rendu une décision au Pérou, déclarant que les gouvernements doivent empêcher les entreprises privées de nuire. Cette affaire a été menée par Astrid Puentes Riaño, récemment nommée rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme et l’environnement, qui représentait les habitants de La Oroya lorsqu’elle travaillait pour AIDA, en collaboration avec l’APRODEH au Pérou.[4]

La Cour internationale de Justice décidera cette année, après avoir entendu plus de 100 pays et organisations, des obligations des nations en matière de changement climatique et des mesures qu’elles doivent prendre pour l’atténuer.[5]

Nous ne devons jamais abandonner nos efforts en faveur de la justice climatique. Il existe de nombreuses voies pour y parvenir, et le droit à un environnement sain est un outil fondamental pour y parvenir.

Astrid Puentes Riaño, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits humains et l’environnement, est la conférencière principale des EquiTalks le 13 février à Montréal.